• -HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR.....

    COMPATIBILITÉ AMOUREUSE

    entre les signes astrologiques

    Femme/Homme

    Chaque jour découvrez des nouveaux signes, peut-être celui qui vous concerne ?

    Aujourd'hui,

    Homme Sagittaire

    8-04-HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR (3)

    Femme Verseau

    8-04-HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR (3)

    La rencontre d'une femme Verseau et d'un Sagittaire pourra donner une union stable et durable. Le Sagittaire, malgré son goût prononcé pour la liberté et l'indépendance, saura s'adapter à la tendance altruiste de sa partenaire. Il approuvera ce qu'elle fait et il finira par la suivre dans ses œuvres. Cette ouverture d'esprit correspond bien à l'honnêteté et à la loyauté du Sagittaire. Comme il aime les voyages et la vie aventureuse, il fera en sorte que sa compagne puisse également y trouver du plaisir. Elle l'incitera toujours à réaliser ses désirs. Puisque ce sont des êtres avides de liberté, chacun est capable de laisser à l'autre une entière indépendance dans ses activités et aucune jalousie ni compétition ne seront visibles dans leur comportement. Comme la femme Verseau trouve son plein épanouissement au milieu de ses amis, son partenaire sera en mesure de la combler car lui aussi aime évoluer au sein d'une horde d'amis. Le Sagittaire est quelqu'un qui peut partager sa gaieté de manière communicative, il réservera une atmosphère joyeuse et conviviale à son entourage. Elle participera volontairement car elle est également de nature gaie et agréable. Un de leur caractère commun est la franchise: l'homme déteste l'hypocrisie et la femme n'aime pas la dissimulation. Mais malgré toute sa bonne volonté, le Sagittaire aime être entouré de jolies créatures et il ne pourra pas s'empêcher de leur faire du charme. Seulement, pour lui, ce genre d'amour est éphémère et il n'ouvrira pas facilement son cœur à toutes ces dames qui gravitent autour de lui. Quand il entrera dans les liens du mariage, il pourra être un époux merveilleux à condition que sa partenaire ne le harcèle pas. Il saura être un compagnon fidèle. Il est vrai qu'il tient à sa compagne et il peut être jaloux, mais pas au point de lui montrer une jalousie maladive et violente. D'ailleurs, ce genre de comportement la fera fuir, elle qui a horreur des contraintes. Le Sagittaire pourra assurer à sa compagne la stabilité dans le foyer si bien qu'il sera un havre de paix pour elle. Leur complémentarité contribuera donc à consolider leur union.

    Homme Bélier

    8-04-HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR (3)

    Femme Capricorne

    8-04-HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR (3)

    Une femme Capricorne et un homme Bélier pourront constituer un couple qui marchera parfaitement. Le natif séduira sa compagne par sa délicatesse et sa générosité. Quand il rencontrera la femme de sa vie, il sera un bon mari pour celle-ci, surtout si elle arrive à lui laisser une certaine liberté et que l'engagement ne relève d'aucune forme de contraintes. Il lui donnera tout son amour et lui assurera une stabilité dans son foyer. C'est un être pressé de vivre et à cet égard, il pourra quelques fois risquer de bousculer sa partenaire. Son dynamisme et son enthousiasme attirent madame. Cependant, elle ne pourra pas le suivre dans sa course vers l'amour car il exigera que sa partenaire vive avec le même rythme que lui. Les disputes pourront venir de cette situation. Elle lui reprochera souvent sa manière de mettre systématiquement ses désidératas. Dans sa manière de manifester ses sentiments, il est un peu trop exubérant, ce qui ne correspond pas du tout au caractère de madame. Cette dernière est légendaire dans sa froideur apparente. Toutefois, ces traits pourront se compléter et ils feront la réussite de la vie du couple. Pour corriger son côté immature, l'homme a besoin du sérieux de la Capricorne, un personnage qui a toujours la tête sur les épaules. Par contre, avec sa grande réserve et sa logique, elle pourra tout de même effrayer le Bélier, lui qui aime les sensations fortes et la vie à cent à l'heure. Avec son besoin de s'imposer et d'imposer sa volonté, le Bélier prend le risque de se heurter à une femme toute aussi autoritaire. Une friction semble inévitable. Mais si la native se défait un peu de sa réserve et se montre beaucoup plus chaleureuse envers son compagnon, elle fera le bonheur de celui-ci. Il cherchera refuge dans la chaleur du foyer que la femme pourra lui donner et la vie de leur couple se trouvera ainsi préservée. Pour éviter toutes sortes de tension, les partenaires de cette combinaison devront faire des concessions chacun de leur côté. Il leur est même nécessaire de trouver un terrain d'entente pour pouvoir vivre heureux ensemble. Leur lien serait encore plus profond s'ils peuvent trouver un travail commun.

    8-04-Histoire à faire rêver.....et l'humour du jour (3)

    Chapitre 3

    Auschwitz symphonie

    xxxHistoire à faire rêver.....et l'humour du jour (3)

    Des cris, des cris à faire mourir de peur. Des chiens qui ressemblaient à des loups… des loups à faire mourir de peur. Des coups, des ordres et des hurlements à faire mourir de peur. C’était à n’y rien comprendre tout ce mépris que nous subissions, nous les filles et les femmes, et les petits garçons et les petites filles et aussi les hommes.

    Nous avions déjà été humiliés. Nous étions épuisés, et là, sous le ciel bleu et vide, nous étions écorchés vifs par les hurlements, pétrifiés par le venin de la violence qui fouettait nos corps. — Violette, ma chérie.

    — Maman…

    Les hommes furent séparés des femmes, tout de suite, et deux longues files se formèrent. Les enfants, les plus petits, s’accrochaient à la robe de leur mère. Là-bas, l’entrée du camp de la mort était ornée des mots « ARBEIT MACHT FREI ». J’aurais pu traduire ce slogan pour tout le monde, moi qui avais fait de l’allemand au lycée : « LE TRAVAIL REND LIBRE. » Qu’est-ce que cela voulait dire ? Je n’eus ni l’envie ni le temps de chercher à comprendre. Il y avait des camions dans lesquels montaient déjà les premières femmes pour entrer réellement dans le camp et peut-être aller vers ce travail qui devait rendre libre. Ma mère monta dans un camion. J’allais la suivre, mais je me ravisai. J’étais jeune, moi, et comme les camions ne suffisaient pas, je pensais que je devais laisser ma place à une femme âgée. Je pouvais bien encore marcher un kilomètre ou un peu plus s’il le fallait.

    Mon père, dans la file des hommes, comme les autres, montra aux faiseurs de morts allemands, en uniformes propres, ses mains fines de tailleur. Je ne devais plus jamais le revoir, ni rien savoir de lui et de ses derniers moments de vie.

    En rang par cinq, nous entrâmes dans le camp, nous les femmes jeunes, fortes, solides. Nous ne le savions pas vraiment encore, mais toutes nous avions rendez-vous avec la mort. Chacune avait rendez-vous avec sa mort.

    Tout alla vite.

    Nues pour la douche.

    Nues pour être rasées de la tête aux pieds : plus un cheveu, plus un poil sur le corps…

    Nues, comme pour être offertes en sacrifice à un dieu fou ?

    Et puis on nous distribua quelques haillons : une culotte, une chemise, une robe. Des galoches aussi. Ensuite, on passa dans une pièce où une dizaine de femmes, prisonnières comme nous l’étions, étaient là pour nous tatouer un numéro, sur le bras. J’interrogeai, en allemand, une femme SS qui surveillait : — Les femmes qui étaient avec nous dans le train, celles qui sont montées dans les camions, où sont-elles ?

    Elle me regarda deux secondes avant de me répondre, énigmatique : — Là-bas… Là-bas ? Où ? Impossible de le savoir. Je posai la même question à la prisonnière qui tatouait la première d’entre nous, en lui précisant : « Ma mère est montée dans un des camions. » Elle me

    répondit : — Elles sont dans le camp… au travail.

    Je sentais qu’elles me mentaient. Leurs voix, malgré elles, laissaient entendre qu’elles mentaient.

    Enfin, quand ce fut mon tour d’être tatouée, numérotée, je demandai à la femme qui me marquait à tout jamais : — J’avais une amie dans le wagon, avec moi. Elle est montée dans un camion, où est-elle à

    présent ?

    Il faisait chaud. Les portes de la pièce étaient ouvertes. Elle me montra au loin un bâtiment avec deux grandes cheminées qui fumaient. — Ton amie, elle est là. — C’est une usine ? Elle est au travail ?

    — Oui, tu as raison. C’est une usine, mais une usine de mort. On y entre par la porte et on en sort par la cheminée. J’étais à Auschwitz depuis trois heures et j’appris que ma mère comme les autres avait été gazée.

    Que son corps là-bas brûlait dans le four crématoire de cette usine de mort. J’aurais voulu la rejoindre, pouvoir appuyer sur un bouton et me retrouver dans ses bras. Je n’étais plus moi-même. La douleur était trop grande. Je n’étais plus moi-même. J’étais tatouée. J’étais le numéro 51937.

    Dès le premier jour, je respirais l’odeur de la chair brûlée. Je sentais la fumée blanche qui, sortant des fours crématoires, nous caressait : c’était la mort qui nous cajolait, qui nous invitait.

    Chaque jour, des enfants, des femmes, des hommes arrivaient et étaient sélectionnés pour mourir. Ils allaient attendre, en longues files, d’être poussés sous la douche de la chambre à gaz. Là, ce n’est pas une eau bienfaitrice qui leur était offerte mais le gaz mortel, le zyklon B. Ils mouraient et leurs corps étaient brûlés. Ils n’avaient rien fait pour être ainsi condamnés. Ils n’avaient offensé ni la Terre ni le Ciel. Non, ils étaient simplement juifs.

    Ils étaient comme tous les êtres humains du monde donc, mais l’ordre allemand, l’ordre fasciste, l’ordre nazi avait décidé de les mettre tous à mort. Le racisme nazi voulait rayer les Juifs de la carte du monde.

    Nous étions en quarantaine, privées de tout, mises à l’écart en attendant de savoir dans quel groupe nous irions nous épuiser au travail. Nous qui n’avions pas été tout de suite mises à mort, nous  devions travailler. Nous devions servir les nazis dans des Kommandos, pour creuser des tranchées,faire la cuisine, trier les bagages des morts…

    Je me fis deux amies. Un jour, quand on demanda s’il y avait des musiciennes parmi nous, mes amies se firent connaître. Elles insistèrent pour que j’aille avec elles passer une sorte d’audition. Moi qui avais arrêté de jouer du violon depuis presque quatre ans, je refusai. Elles furent admises dans l’orchestre des femmes et revinrent « habillées de neuf ». Oui, elles redevenaient des jeunes filles dans leurs nouveaux vêtements. — Violette, fais-toi connaître, va. Tu seras prise, tu joueras avec nous. Dès la quarantaine terminée, nous irons loger là-bas, avec l’orchestre. — Mais… je ne sais pas jouer aussi bien que vous deux, moi !

    Hélène qui insistait ne savait pas que j’avais appris le violon en amateur, seulement parce que ma mère le voulait. Je n’avais jamais rêvé de devenir une virtuose. — Essaie Violette, saisis ta chance.

    Je me présentai. Bien sûr, je fus refusée, comme je m’y attendais, et je vis chaque jour mes amies partir répéter avec l’orchestre de femmes. Là-bas, elles souffraient un peu moins. Elles avalaient un petit peu plus de soupe que nous, celles du camp A, ce camp de quarantaine où nous n’avions à boire que de l’eau non potable. — Violette, il y a une nouvelle chef pour l’orchestre. Tente ta chance une nouvelle fois ! Hélène m’aimait beaucoup, elle qui jouait merveilleusement du violon. Après bien des hésitations, je me décidai et je demandai à passer une nouvelle audition. J’allais alors découvrir Alma,

    Alma Rosé. C’était elle qui dirigeait l’orchestre. Comment dire ? Elle était un peu notre mère à toutes.

    Exigeante, dure même s’il le fallait, mais toujours juste. Toujours attentive.

    Je choisis de jouer devant Alma un air de l’opérette Comtesse Maritza, moi qui parlais hongrois depuis toujours et qui avais – je le croyais – l’accent hongrois dans le sang.

    — Ce n’est pas vraiment ça… j’ai souvent entendu mieux !

    Je la regardais, admirant sa beauté, sa prestance, ses longs cheveux bruns qui n’avaient pas été tondus. Elle ajouta : — Bon, on verra, je te prends à l’essai.

    À l’essai. Je ne me faisais guère d’illusions sur la suite, je n’étais pas assez bonne violoniste certainement pour elle qui était une fée de l’instrument, elle dont le père avait créé un célèbre quatuor, elle qui était la nièce du grand compositeur du siècle Gustav Mahler. Mais j’eus un malheur qui fut ma chance, un malheur qui rendit possible l’impossible : deux jours plus tard, on me vola mes galoches ! J’arrivai pieds nus, pieds sales pour la répétition. La chef du block m’ordonna : — Lave-toi là avant d’entrer.

    Il y avait une bassine d’eau froide où chacune pouvait laver ses souliers avant d’aller répéter. Je commençai à me laver, mais j’éclatai en sanglots. C’était trop. Je n’avais plus de mère, plus de père. C’était comme si la mort de tous les autres chaque jour me dessinait ma propre mort. Je ne pus retenir mes larmes devant les autres qui vivaient bien sûr les mêmes souffrances que moi. Alma arriva. — Que se passe-t-il ? — Mes galoches… on m’a volé ma paire de galoches.

    Je lui racontai mon malheur autant que mes larmes me le permettaient. Elle dit simplement : — Viens. Tu fais partie de l’orchestre.

    Elle venait certainement de me sauver la vie, pour le moment. J’appartenais à l’orchestre, cela voulait dire que chaque jour je mangerais un peu plus que toutes les autres prisonnières d’Auschwitz, que j’aurais assez de soupe pour faire taire mon estomac affamé une heure ou deux. Surtout, comme mes amies musiciennes, on ne me volerait pas sur ma ration de pain, ce que faisaient les chefs des blocks ordinaires. Elles prélevaient chaque jour une belle tranche, avant de partager le pain en quatre.

    Et puis, je pourrais prendre chaque jour une douche et de ce fait éviter certainement quelques-uns des poux.

    Dans notre bloc de musiciennes, j’étais mieux logée. Ces petits riens étaient la mince cloison qui pouvait séparer, pour un moment de plus, la vie de la mort.

    xxxHistoire à faire rêver.....et l'humour du jour (3)

    Nous répétions. Nous jouions.

    Chaque jour, nous faisions entendre des marches militaires aux groupes de travail, les commandos qui sortaient du camp. Nous étions là, encore à jouer pour toutes, quand elles rentraient brisées de fatigue, marchant au pas, cinq par cinq, afin que les SS puissent les compter. Elles étaient tellement épuisées que, chaque jour, plusieurs mouraient. Celles-là rentraient une dernière fois au camp dans des brouettes que poussaient les plus vaillantes. La faim, l’éternelle faim, et le travail forcé fanaient les corps que la mort n’avait plus qu’à cueillir. C’était chaque jour l’horreur, mais il arrivait que l’horreur devienne encore plus démesurée, qu’elle dépasse encore ses limites. Je me souviens d’avoir répété sans entendre les notes, ces terribles jours où j’apercevais des milliers de Juifs hongrois faisant la queue des heures et des heures, pour aller mourir. Ils ne savaient pas, dans leurs longues files, que c’était la chambre à gaz qui les attendait. Notre bloc était au bord de la voie de chemin de fer qui avait été prolongée afin de déverser les arrivants tout près de la chambre à gaz. Il leur était possible de nous entendre jouer, mais jamais nous n’avons joué pour les accompagner vers leur mort. Jamais non plus nous n’avons joué lors des sélections.

    Nous répétions inlassablement notre répertoire. Le dimanche, nous donnions des concerts dans le no man’s land, entre les camps A et B. Nous jouions des marches bien sûr ! Celle de Schubert et le fameux Heili Heilo. Nous jouions aussi des ouvertures d’opérettes ou d’opéras… La Pie voleuse, Guillaume Tell, Tosca, Carmen, La Veuve joyeuse… nous avions un répertoire très étendu. J’étais troisième violon. Notre orchestre était composé de deux accordéons, d’un violoncelle, d’une contrebasse, d’une batterie, d’une flute traversière, de trois guitares, de trois petites flûtes à bec, de trois mandolines et de dix violons. Nous avions aussi quatre chanteuses dont Lotte Lebeda, une mezzo qui avait chanté à l’Opéra de Prague.

    Nous jouions pour les SS qui venaient de temps en temps nous écouter. Même le sinistre docteur

    Mengele vint nous entendre. Mengele souriait en écoutant Le beau Danube bleu ou La Valse de l’empereur! Il ressemblait à un homme, comme tous les SS ressemblaient à des hommes, mais c’était une apparence abusive. Ils n’étaient pas des hommes mais des monstres. Ils avaient peut-être été des enfants et des hommes, mais les hommes peuvent devenir des monstres et ils étaient des monstres.

    Nous jouions notre musique. La musique ! Il n’y a rien de plus haut, de plus beau que la musique.

    Tous les hommes du monde peuvent aimer toutes les musiques du monde. La musique existe pour nous rendre plus beaux que nous-mêmes, pour nous faire grandir dans notre vie. La musique peut

    nous faire renaître, oui, elle peut nous remettre au monde.

    À Auschwitz-Birkenau, notre camp, il n’y avait aucun oiseau. Aucun chant d’oiseau ne se posait sur les chagrins des hommes ou des femmes. Nous jouions notre musique, alors que la folie nazie entassait par centaines, chaque nouveau jour, de nouveaux corps désarticulés ; des corps figés quelquefois dans des positions grotesques ; des corps pétrifiés par l’horreur ultime de la chambre à gaz ; des corps qui dessinaient, pour nous musiciennes, nos propres corps qui devaient aussi bientôt mourir.

    Mais nous, celles de l’orchestre, nous étions un peu à part. Nous n’étions pas les seules. Au nombre de celles qui avaient de petits avantages, il y avait les cuisinières ; celles qui triaient les valises des arrivants où elles trouvaient largement de quoi se nourrir ; celles qui œuvraient à l’atelier de couture et qui pouvaient de temps à autre subtiliser, dans le stock du camp, une chemise, une culotte, un pull. Tout se négociait, entre la fin de l’appel et le couvre-feu, contre une ration de pain ou un peu de margarine.

    Le soir, nos peurs ne nous empêchaient pas d’évoquer l’avenir, pourtant rien ne nous permettait d’espérer. Nous savions que les SS ne laisseraient pas derrière eux les preuves accablantes de leurs crimes, le jour où l’Allemagne serait vaincue. Mais nous voulions croire au miracle, à notre survie, et nous gardions un fol espoir. Alors, nous nous disions des recettes de cuisine qui nous faisaient saliver !

    Nous chantions même ! Nous nous soutenions et la solidarité, l’amitié, nous maintenaient la tête hors de l’eau.

    Peut-être que notre musique était nécessaire pour tenter de rivaliser avec la mort, alors que les mots n’étaient pas assez grands pour tout dire des souffrances infinies des femmes, des hommes, des enfants. J’attendais mon tour. La mort me guettait. Elle vint me chercher un jour en demandant à la fièvre de me prendre par la main. Je laissai mon violon pour aller vers l’hôpital qui n’était qu’un mouroir parmi les autres. La mort se présenta à moi, non pas en me faisant respirer le gaz, mais en demandant aux poux qui m’avaient attaquée de m’offrir le typhus. Les poux !

    Il m’aurait fallu peut-être un peu de Marie-Rose pour m’en débarrasser. Mon corps accueillit la maladie, et la fièvre fut une bienfaitrice qui de jour et de nuit empêcha mes oreilles d’entendre les cris.

    Malade, je passai devant Mengele pour ma première sélection. Il fallait marcher devant lui et il choisissait avec délectation celles qu’il envoyait à la mort. J’avais à peine repris quelques forces, mais je me tins droite, je fis l’effort d’arrondir les épaules, de rentrer mon ventre, moi qui n’avais pour ainsi dire plus de ventre. Il ne me retint pas. La mort une nouvelle fois me laissait là. Un peu de temps passa. Encore malade, je dus me présenter à la sélection et être encore examinée, nue des pieds à la tête, par Mengele. Une nouvelle fois je fus sauvée. J’échappai au bloc 25 où étaient enfermées pendant trois jours, sans rien boire ni rien manger, celles, choisies, qui allaient rejoindre les longues colonnes de femmes avalées par les chambres à gaz.

    Je guéris. Je sortis de l’hôpital ne pesant pas plus lourd qu’une petite fille qui entre à la grande école pour apprendre à lire. Habillée, je ne dépassais pas les trente-trois ou trente-quatre kilos !

    La musique, notre musique, continuait, puisque la mort comme chaque jour faisait son office à Auschwitz-Birkenau, comme dans tout l’espace d’Auschwitz.

    Et puis un jour, Alma mourut. C’était au printemps, au mois d’avril de l’année 1944. Une tumeur au cerveau l’emporta. À quelques mois près, elle avait l’âge qu’avait ma mère arrivant à Auschwitz. Toutes, nous fûmes une nouvelle fois orphelines, les Juives francophones de l’orchestre, comme les Juives polonaises et comme les Polonaises, non juives. Je pleurai avec Elsa, avec Anita, avec Hélène, avec Claire, avec Hilde et toutes les musiciennes.

    Le soir de la mort d’Alma, Lotte Lébéda, seule au milieu de la salle de répétition du block, chanta les Kindertotenlieder de Mahler. Ce fut comme une longue plainte. Comme un appel déchirant pour que la mort ne vienne ni danser ni rire autour du cadavre de celle que l’on avait toutes aimée et respectée.

    Le temps passait.

    Les Alliés s’approchaient du camp d’Auschwitz par l’ouest et les Soviétiques par l’est.

    xxxHistoire à faire rêver.....et l'humour du jour (3)

    Nous fûmes évacuées le 31 octobre 1944. Broun roun roun : dans un des wagons du train qui m’emmenait au camp de Bergen-Belsen se trouvait une autre très jeune fille juive inconnue de tous, Anne Frank. Elle ne survécut pas.

    Le 16 janvier 1945, le camp d’extermination d’Auschwitz fut bombardé.

    Le 17 janvier 1945 eut lieu le dernier appel.

    Le 27 janvier 1945, l’armée soviétique libérait Auschwitz. Bergen-Belsen, lui, fut libéré par les Anglais, qui découvrirent l’horreur des camps. Il n’y eut aucune réjouissance de notre part. C’était impossible après tant de malheurs. Eux, les soldats, furent effrayés par le spectacle. Dans leur langue, comme dans toutes les langues du monde, les mots étaient incapables de dire l’horreur des cruautés subies par les hommes, les femmes et les enfants. Les mots étaient incapables de dire les souffrances incommensurables subies par des millions d’hommes, de femmes et d’enfants survivants ou morts dans les camps de la mort.

            A suivre......

    8-04-HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR (3)

    Aux portes du Paradis
    L'homme n'a pas le choix et commence son récit:
    " Cela faisait un certain temps que je soupçonnais ma femme d'avoir une relation extra-conjugale. Je suis donc rentré chez moi à l'improviste et évidemment, je l'ai trouvée complètement nue sur le lit. J'ai immédiatement fouillé l'appartement pour trouver le coupable. En vain. Et puis je me suis souvenu qu'habitant au 15e étage d'une tour, nous disposions d'un petit balcon.
    J'ai donc ouvert la porte-fenêtre et c'est là que j'ai vu cet homme, suspendu dans le vide et s'agrippant à la rambarde du balcon. Je lui ai piétiné ses mains pour qu'il tombe mais il tenait bon... Alors je suis parti chercher un marteau. À grands coups sur chaque main, il a fini par lâcher prise. Mais un arbre a amorti sa chute. Voyant qu'il bougeait encore, j'ai attrapé le réfrigérateur de la cuisine et je l'ai fait basculer sur cet individu.
    L'effort a été si violent que j'ai succombé à une crise cardiaque. Et donc me voilà. "
    " Ah bon ?, répond St-Pierre passionné. C'est bon, vous êtes admis au Paradis. "
    Un second homme se présente peu après et commence à raconter l'histoire de sa mort à St-Pierre. " Voyez-vous, débute t-il, j'étais en train de repeindre mon balcon au 17e étage d'une tour. Mon tabouret a vacillé et j'ai basculé dans le vide. Mais j'ai eu la possibilité de me rattraper à un balcon deux étages plus bas. Je pensais être sauvé quand le propriétaire de ce balcon à commencé à me piétiner les mains, puis à me casser les doigts à coups de marteau. Il était fou-furieux que je m'accroche à son balcon.
    Et pire lorsque j'ai lâché prise, comme je ne suis pas mort tout de suite, ayant été amorti par un arbre, il m'a balancé son frigo sur la tête pour m'achever... "
    " Oui j'ai entendu parler de cette histoire, vous pouvez entrer au Paradis ... "
    Un troisième homme arrive et entame lui aussi son récit à St-Pierre:
    " Franchement, je ne sais pas comment c'est arrivé. J'étais caché à poil dans un frigo... "

    8-04-HISTOIRE A FAIRE RÊVER.....ET L'HUMOUR DU JOUR (3)


  • Commentaires

    1
    Mercredi 8 Avril 2015 à 04:01

    Bonjour   MAURICE

    De bien tristes souvenirs

     Je vous souhaite malgré

    La fraîcheur de fin de nuit

     Une excellente journée de mercredi

    Avec le minimum de vent

    Et le maximum de rayon chauffant. 

     Amitiés

        56MELDIX77    

       le Briard     Breton     

     

    http://aveclaphoto.eklablog.com/ 

    2
    Mercredi 8 Avril 2015 à 07:43
    LADY MARIANNE

    un texte poignant, horrible ce qu'ils ont du endurer, quel courage, les musiciens étaient privilégiés- idem certains métiers comme joaillier etc-
    après cette lecture je ne peux commenter l'humour-
    je suis trop émue-
    bon mercredi- bisous !!

    3
    Mercredi 8 Avril 2015 à 09:29
    Oui, que de drames...
    4
    Mercredi 8 Avril 2015 à 11:30

    Y a pas à dire DIEU reconnait les siens hihihihihiihi  Bon à part cela il fait vraiment beau , je te souhaite un excellent mercredi  bisous fleuris 

    5
    Mercredi 8 Avril 2015 à 12:09

    coucou momo

    hélas!!

     pauvre pt hirondelle, n'est encore pas vu!!

     il fait beau

     bon mercredi

     bises

    6
    Mercredi 8 Avril 2015 à 12:51

    Je copie au bloc note et je lirai un soir........

    Bonjour Maurice......

    Tout va bien alors pour tes exams ?

    Domy a passé son exam des yeux hier ! tout est bon ! il devra porter des lunettes a partir de samedi.......

    Bonne journée a toi.

    7
    Mercredi 8 Avril 2015 à 14:52

    je savais que les musiciens étaient privilégiés, les Allemands étant très mélomanes, mais quelle tragédie de notre histoire...on ne peut pas oublier, il ne faut pas oublier! bonne après midi, ici grand soleil, ça change!

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    8
    Mercredi 8 Avril 2015 à 15:38

    Que d'horreur dans ce texte, je suis touché par ces affreuses expériences que seul l'homme est capable de faire....

    Bonne après-midi sous le soleil, ça fait du bien...Nettoyage du printemps en cours chez nous...

    Bisousss

    9
    Mercredi 8 Avril 2015 à 17:15

    Bonjour Momo,

    Je tenais à venir lire la suite de cette triste histoire. Je sais que chacun devait vouloir sauver sa peau mais que pouvaient penser ces pauvres gens qui avaient la "chance" d'être mieux traités?! Tout ça est horrible!

    Bonne soirée et à bientôt

    Bisous. Jackie

                        

    10
    Mercredi 8 Avril 2015 à 17:50
    dANIELLE1943

    Bonjour Maurice

    et bien cela remonte pas le Moral et oui les Guerres c est vraiment l horreur pour qui que ce sois ces chambres à Gaz ou les personnes ont rester malheureusement les souffrances les humiliations  des violes sans doutes enfin je ne me sens pas bien même que tu as eu raison mettre cette histoire et heureusement que ils y à de l humour je repasserai te faire un coucou bien sur et profiter bien de vous deux surtout et excellente soirée qui va arriver bisous a vous deux Danielle

    BISOUS,BISOUS!

    11
    Mercredi 8 Avril 2015 à 19:07

    Bonsoir Maurice , me voila un peu chez toi , je viens de lire cette triste histoire , la vie a été atroce pour ces pauvres juifs , c'était l'horreur, heureusement il y a la blague pour compenser ! Mon époux va mieux , il commence a descendre promener la chienne mais il ne la porte pas aux bras , les efforts sont interdits pendant encore un bon mois donc c'est moi qui monte et descend les escaliers je suis HS , heureusement que mon cadet vient me faire les courses ! Et toi comment vas tu ? j'espére que la santé va bien ainsi que pour ta petite famille , je suis encore peu sur le blog , car avec 4 commentaires en 8 jours cela ne m'incite pas a continuer , beaucoup ont déserté mon blog , enfin tant pis ! Merci de ta présence et de tes mails et a bientot , bisous Maurice 

    12
    mauricette
    Mercredi 8 Avril 2015 à 20:21

    Bonsoir maurice,


    Bien triste histoire !!!


    Pas trop en forme , malgré le beau soleil.


    Bonne soirée, bisous à+.

    13
    Mercredi 8 Avril 2015 à 22:01

    Je m'excuse de ne pas être passée hier soir un gros Bug sur mon ordi, heureusement mon homme ma aider a tous remettre ça n'a pas était facile. La suite de l'histoire et très prenante. J'espère que vous allez bien, nous avons eux une magnifique journée aujourd'hui. Bisous bonne soirée et bon jeudi a vous deux   

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    jeannot et m christi
    Mercredi 8 Avril 2015 à 23:07

    toujours aussi triste histoire et malheureusement vrai, se soir il y avait un documentaire sur cette mauvaise periodefrown , merci pour la suite qui  nous fait rire  happy  , bisous  a vous   

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    Vendredi 10 Avril 2015 à 00:06

    des choses que l'on ne pourra jamais oublier et surtout ne jamais revoir

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